Apprendre à se comprendre est un travail constructif qui peut commencer tôt. Les livres constituent un moyen privilégié pour y parvenir, souvent bien accueillis par les enfants sous plusieurs formes, ici en histoires et en jeux.
« Le Jamais-Content » (Les classiques du Père Castor)
De mon enfance, j’ai gardé en mémoire un livre en particulier (enfin 2 avec celui d’une chenille qui traverse les pages) : Roule galette. C’est l’un des premiers ouvrages que j’ai achetés à mon fils à l’époque de son entrée en maternelle. Je lui ai lu tellement de fois que je le connais par cœur. J’ai été heureuse de voir alors mon fils enthousiaste et aujourd’hui ma fille. Les livres du Père Castor ont conservé ce je ne sais quoi qui, à mon sens, est indispensable à la bibliothèque des enfants. « Le Jamais-Content » s’inscrit dans cette lignée et il est aussi agréable que prenant.
Tout commence ainsi : « A peine sorti de l’œuf, le poussin jaune commence à se plaindre. A cinq pas de sa coquille il rencontre un rouge-gorge. Pourquoi as-tu du rouge au jabot, toi ? Moi je n’en ai pas et j’en voudrais ! s’écrie le poussin grognon […] Mère poule n’a pas besoin de chercher comment appeler son poussin, son nom est tout trouvé : Jamais-Content […] ». En grandissant il devient aussi beau qu’envieux, jusqu’à solliciter Mère Nature pour changer insatiablement. La situation devient de plus en plus ridicule et il ne trouve le bonheur que lorsqu’il rencontre quelqu’un qui l’accepte, comme il est, portant un œil sur lui différent du sien.
Le format est allégé par une couverture souple et de petites dimensions qui permettent d’en faire facilement la collection (également grâce à son prix). Pour faciliter le choix (ils sont nombreux tout de même) les ouvrages sont classés, celui-ci portant sur les origines, la différence et l’humour. Il est accessible dès 4 ans. Je tiens à relever la beauté des illustrations qui apportent de la modernité et beaucoup de vie (jolie Dame Nature !).
L’avis des enfants : Alex, 6 ans, a été interpellé par le sujet. En ce moment, il a quelques airs du « Jamais-Content », surtout en prenant conscience de la place que prend une petite sœur. Il a compris la morale (il a eu quelques seconds pensives) et l’histoire ne lui parait pas lourde puisqu’il prend plaisir à l’écouter, même 2 fois. Oui, il a souhaité que ce soit moi qui le lise et non lui, tout seul. Je crois qu’il y a un message…
Editions Flammarion Jeunesse - prix conseillé : 5,25 € - 32 pages - format : 210 x 180 mm Auteure : Peggy Nille - Illustratrice : Vassilissa
« C’est quoi un enfant ? »
Décidemment, je me régale avec cette sélection puisque cet ouvrage fait partie des livres qui impressionnent par leur grand format et leur belle rédaction pour finalement vous épater davantage par sa philosophie, si bien retranscrite.
Les dessins ont des airs enfantins : ils ne sont pas parfaits mais expressifs, parfois amusants. Cela permet une proximité avec le lecteur, à partir de 4 ans, et c’est bien là l’essentiel. L’histoire essaie simplement de décrire ce qu’est un enfant : « Un enfant est une petite personne. Il est petit pour un petit moment, puis il grandit. Il change sans y faire attention […] Un enfant a des petites mains, des petits pieds et des petites oreilles, mais pas toujours des petites idées. […] ». Jusqu’à l’âge où ils seront des adultes qui « feront des caprices pour des choses étranges comme un téléphone qui ne sonne pas ou la circulation ». Le fil conducteur entre les enfants et les adultes est ainsi joliment et doucement décrit à travers l’histoire pour conclure : « Un enfant est une petite personne. A présent, pour s’endormir, il a besoin des yeux gentils. Et de la petite lumière à côté du lit. »
Ai-je vraiment besoin de commenter davantage ? Tout est si bien dit ! Tellement que je suis particulièrement touchée par un passage : « Les enfants qui ne veulent pas grandir ne grandiront jamais. Ils garderont un mystère dedans. Alors, même adultes, ils seront émus par des petites choses : un rayon de soleil ou un flocon de neige. » car ce livre parle aussi aux adultes, tant il est bon de formuler simplement les choses évidentes. Et voilà… maintenant je suis obligée de reconnaître qu’il a tout d’un livre coup de cœur ! C’est aussi ça la lecture 🙂
L’avis des enfants : J’ai tenu à lire cette histoire à mon fils et il a été attentif. A la fin de la lecture, il m’a dit « j’aime tout » sans savoir préciser davantage. Puis, il a pris le livre et a parcouru les images pour identifier celles qui ressemblent à des personnes qu’il connaît, enfin il m’a demandé « toi aussi, tu peux pleurer si ton téléphone ne sonne pas ? » avec un petit air sérieux et inquiet. Je crois que le livre a tout bon… Sa petite sœur, quant à elle, a été amusée par certaines illustrations (un enfant avec les doigts dans le nez, ça assouplit le sérieux du texte !).
Editions Casterman - prix conseillé : 16,90 € - 32 pages - format : 24,2 x 32,4 cm Auteure - illustratrice : Béatrice Alemagna
« La confiance en soi » (Les cahiers Filliozat) + 1 livret parents
Les « cahiers Filliozat » ont déjà été présentés puisque « Mes émotions » avait été un coup de cœur. On retrouve donc l’intégralité du format, sous des couleurs tout aussi vives, pour mettre en scène l’apprentissage de la confiance en soi autour de jeux.
Les activités sont diversifiées (coloriage, stickers, dessin, collage…) mais c’est surtout un support pour s’exprimer et mettre en forme les situations significatives du quotidien (ex : « Rose ne se reconnaît plus : elle se sent toute petite et apeurée. Aide-la à retrouver son image. Entoure ce qui te semble être une bonne idée. A/ Téléphoner à SOS image perdue B/ Coller sa photo sur le miroir C/ Lever les bras en l’air et sauter en criant […] Cette fois, Rose a envie d’attaquer le premier qui passe. Que lui conseilles-tu pour l’aider à retrouver son état normal ? A/ Crier sur tout le monde B/ Respirer C/ Piétiner toutes les fleurs du jardin […] »).
Des petits conseils sous encadrés viennent soutenir l’exercice : « Ouvrir les bras, sauter et crier te permet de récupérer ta force intérieure ». Les exercices évoluent à travers les mises en situation pour se connaître, développer la sécurité intérieure, oser et grandir en compétences en étant à l’aise dans sa vie.
D’autres jeux viennent donner plus de dimension à l’exercice en sortant du cadre du cahier tels que le loto des confiances à assembler ou encore des bulletins des moments précieux pour faciliter la communication (« Je te demande de me prendre dans tes bras »).
Les parents ne sont pas oubliés puisqu’un livret est à découper pour mieux comprendre la démarche. J’y ai relevé tout particulièrement une phrase qui résume bien l’utilité de ce cahier : « Le manque de confiance en soi est proportionnel à l’absence de pouvoir sur soi, sur sa vie. » ce qui n’est pas étranger aux enfants entre 5 et 10 ans, alors en période d’apprentissage y compris de soi (période entre la sortie de la maternelle à celle d’adolescence). D’autant plus que la confiance en soi induit l’aisance à s’exprimer et à développer ses compétences.
Encore un ouvrage pertinent par sa façon de considérer et d’exprimer le sujet, mais aussi par sa mise en forme. Je le recommande autant que le premier titre !
L’avis des enfants : Alex marque beaucoup de différence en terme de confiance selon le sujet, pouvant être très sûr de lui par moment et à l’opposé à d’autres. Les explications du cahier mettent en évidence le fait que la confiance sociale peut se distinguer de celle en ses compétences. Le sujet n’est pas si simple et je suis heureuse de constater que les jeux traduisent une progression pour y parvenir. Alex n’a pas voulu encore le commencer car il m’a dit être très occupé en ce moment (!).
Editions Nathan - prix conseillé : 12,90 € - 96 pages + 2 p. de gommettes - format : 28 x 22 cm Auteures : Isabelle Filliozat & Violène Riefolo & Chantal Rojzman - Illustratrice : Amandine Laprun
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